LA LIBRE CULTURE 11-04-2007. pag14 (LA LIBRE BELGIQUE)
TEXT : JEAN–MARC BODSON

Ecrans

La vingtaine d’images d’Annelies de Mey exposées en ce moment à l’Espace Contretype ne sont pas sans rappeler toutes une série de (bons) auteurs et c’est précisément là le signe d’un travail très personnel.
On pense à Dirk Braeckman pour le regard quelque peu désenchanté de certaines vues-fonds de salles publiques, recoins glauques...- mais aussi à Michel François pour la poésie simple façon”premier regard”. On pense également, mais en moins lumineux, au lyrisme postmoderne de Robert Adams parce que “ses images semblent avoir été faites sans effort”, comme le rapporte Erik Eelbode, qui poursuit en citant ce dernier: “Sinon il semble bien que la beauté de ce monde soit insaisissable et exceptionnelle, ce qui n’est pas le cas. Face aux étonnants assemblages du hasard; aux graffitis, au non-sens obtus de certaines scènes (il y a une bonne part théâtrale dans cet ensemble, particulièrement parce que l’espace y devient décor), on pense bien évidemment aussi aux surréalistes. A ceci près qu’Annelies de Mey aime la matière photographique, qu’elle la travaille superbement dans des tirages soyeux. De quoi
créer un univers singulier dans lequel cadre, fenêtre et scène reviennent en leitmotiv.
Deux écrans aussi, l’un et l’autre résolument vides. Il ne nous reste qu’à nous y projeter.

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